S.F.X. N°220

Les clichés ont la vie dure à Hollywood. De film en film, on retrouve les mêmes scènes, les mêmes moments « obligés ». Voici un petit florilège de ces clichés qui nous font lever les yeux au ciel…

Combien de fois voit-on un personnage tenter d’intimider un autre personnage en actionnant la culasse de son arme, ce qui veut dire que jusque-là, elle n’était pas chargée… Ce cliché s’est d’ailleurs tellement généralisé qu’on le retrouve avant la plupart des scènes d’action impliquant des armes !

Et comment croire qu’un personnage puisse sauter à travers une fenêtre… 1. si facilement ; 2. sans être coupé par des centaines d’éclats tranchants ; 3. sans être blessé par la chute… Tous des Captain America ?

Chaque fois qu’un personnage sort une arme, on entend un cliquetis métallique menaçant qui ne correspond à rien à l’écran. Et quand c’est un couteau, on a droit à un « Tsching » absurde ! Et que dire des lumières d’un hangar ou d’une salle qui s’allument avec le bruit de portes qu’on claque…

Quand un personnage est suspendu dans le vide et qu’il manque quelques centimètres pour que le héros puisse l’attraper, il finit toujours par lâcher… mais le héros réussit malgré tout à le retenir… alors même que le personnage est encore plus bas qu’avant ! Et lorsqu’un engin plonge en piqué vers le sol, c’est toujours derrière une colline ou dans de la fumée pour – surprise ! – resurgir au premier plan avec une musique tonitruante.

Chaque fois qu’une créature apparaît, elle commence par rugir pendant plusieurs secondes au lieu de bondir en silence comme un vrai prédateur. Et quand elle attaque enfin, ce n’est pas en utilisant ses griffes et ses crocs – comme la logique le voudrait. Non, le monstre va le plus souvent frapper le personnage d’un revers de la main ou de la queue ! Trop sympa…

Quand les personnages cherchent quelqu’un ou quelque chose, ou bien qu’ils tentent de passer un appel radio, il y a toujours un responsable pour demander : “Toujours rien ?” Des fois que la personne ait oublié de prévenir…

Poussons également un soupir face à ces attaques-bélier en voiture qui sont devenues tellement à la mode dans le cinéma d’action : a-t-on idée du degré absurde de synchronisation nécessaire pour qu’une voiture arrive à un croisement exactement en même temps que le véhicule-cible… en pleine ville ? Et toujours côté timing, c’est si pratique quand les personnages allument la télévision et tombent pile sur la bonne chaîne au moment où le programme parle justement d’un événement qui les concerne. 

Auteurs et réalisateurs seraient-ils devenus si paresseux qu’ils ne peuvent s’empêcher de recourir à ces grossiers artifices ? En 2024, on ne peut plus montrer un personnage se taillader la paume de la main pour sceller un pacte (ou autre) sans qu’il en soit gêné le moins du monde par la suite. À ce niveau-là d’absurdité, ce n’est plus un cliché, c’est une insulte…

Alain Bielik