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S.F.X. N°224

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Le blockbuster original est-il mort ? Par «blockbuster», nous entendons «divertissement populaire à gros budget» (hors animation), ce qui est tout de même beaucoup plus long à écrire. Ces dernières années, nous avons assisté à l’échec commercial de plusieurs superproductions de qualité qui auraient mérité de surfer sur le box-office : Le dernier Duel, The Creator ou encore The Fall Guy – pour ne citer qu’eux.Or, ces films avaient un point commun qui n’a pas échappé à Hollywood: tous reposaient sur une histoire originale.Ce n’étaient ni des remakes, ni des reboots, ni des franchises existantes, ni des adaptations de jeux vidéo ou de jouets (la série oubliée sur laquelle The Fall Guy est basé ne compte pas vraiment). Et lorsqu’on prend du recul, on constate que ces échecs constituent des marqueurs d’une tendance assez déprimante.

Prenons le temps de la réflexion : à quand remonte le dernier succès planétaire d’un film populaire original, l’équivalent moderne d’un Star Wars, d’un Indiana Jones, d’un Retour vers le Futur ou d’un Independence Day? 2010! Oui, depuis la sortie d’Inception il y a… 14 ans, aucun blockbuster original n’a été un succès mondial (mettons à part Oppenheimer qui n’entre pas dans la même catégorie). Si ça, ce n’est pas le signe d’un changement majeur… Certes, il y a encore de la place pour des films originaux, les John Wick ou les Sans un Bruit, mais leur succès initial est très modeste en comparaison d’un Marvel.Et comme les coûts ne cessent de croître, leur potentiel de rentabilité est de plus en plus décourageant. Une tendance que les récents échecs ne vont qu’accélérer.

Le problème, on le connaît : le public est aujourd’hui confronté à une offre pléthorique.Pourquoi irait-il dépenser 15 euros au cinéma quand il peut avoir pour le même prix un mois de streaming illimité ? Le seul moyen de l’attirer dans les salles obscures, c’est de miser à fond sur un label connu. Rien de tel qu’un nom familier pour servir d’appât… Comment expliquer autrement le flot incessant de reboots de films des années 80, de Bad Boys au Flic de Beverly Hills en passant par Top Gun, Road House ou Beetlejuice. Le studio Disney en a même fait sa marque de fabrique : parmi tous ses projets en cours, on ne compte qu’un seul sujet original! Hollywood, l’usine à rêves, serait-elle devenue une fabrique de clones?Bien sûr, il y a eu Barbie, îlot de créativité dans un océan de productions formatées, mais ce n’était pas un sujet original.

Le problème est que ces suites, remakes et reboots répètent, sauf exception, la même formule. On retrouve avec plaisir des visages familiers, on savoure leur nouvelle aventure, puis on passe à autre chose. C’est la recette du fast food appliquée au cinéma – on consomme et on oublie. Ce ne sont pas des films qui vont monopoliser les conversations dans la cour du lycée ou bien à la machine à café – ces moments de partage culturel ont été colonisés par les séries.Le constat est amer : les blockbusters modernes ont perdu leur fonction de marqueurs générationnels.Ils ne façonnent plus comme autrefois la culture de demain, ils se contentent de recycler celle du passé…

Alain Bielik

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