
S.F.X. N°210
La sortie de The Tomorrow War sur Amazon Prime Video et celle de Affamés en salles en novembre prochain nous donne l’occasion de nous pencher sur l’un des aspects clés de tout film fantastique : le design des créatures. Entre les films, les séries et les productions de streaming, ce sont des dizaines de créatures inédites qui débarquent tous les ans. Une avalanche de designs en tout genre, mais dont, bizarrement, aucun ne laisse vraiment de trace dans notre esprit. Exemple type : sur le moment, le monstre de Stranger Things nous impressionne, mais deux ans après, on serait bien en peine de le décrire… Quand on y réfléchit, rares sont les créatures non humanoïdes qui ont laissé une trace indélébile dans l’histoire du cinéma, avec des designs instantanément reconnaissables. Les plus évidentes sont Godzilla, Yoda et Chewbacca, les trois versions de la créature d’Alien, E.T., la tête de The Thing, les Gremlins, la reine Alien, ou encore le Predator.
Comme on le voit, aucune créature récente n’a acquis un tel statut de référence. Le problème, c’est qu’elles ont tendance à se ressembler. Avec des créatures mises à la même échelle, qui serait capable de faire la différence – instantanément – entre celle(s) de Cloverfield, Super 8, Edge of Tomorrow, Independence Day: Resurgence, The Tomorrow War, etc. ? Et il ne s’agit-là que de quelques titres… Quand on les découvre, elles ont certes leur propre identité, mais après quelque temps, leur design semble se diluer dans un grand tout où l’on ne parvient plus vraiment à les différencier. À l’inverse, n’importe qui sait faire la différence entre Yoda, le xénomorphe et le Predator…
Le problème, on le connaît, c’est le design par comité. Sur les grosses productions, chacun veut mettre son grain de sel, y compris les pontes du studio qui n’ont pourtant rien à faire là. Cela donne des designs passe-partout qui plaisent à tout le monde et ne dérangent personne. Or, pour innover, il faut oser déplaire. Le Pale Man du Labyrinthe de Pan est l’exemple type d’un design trop dérangeant qui n’aurait jamais été approuvé dans une telle réunion. C’est bien pour ça qu’il est inoubliable ! Aucune des créatures qui ont marqué le genre n’est passée devant un comité… Résultat, elles possèdent une vraie personnalité, ce qui n’est pas le cas des créatures modernes, tristement interchangeables.
Exception qui confirme la règle, les extraterrestres de Premier Contact : voilà un design absolument renversant qui fascine autant qu’il effraie, et surtout, qui a vraiment l’air d’être issu d’un autre monde. C’est bien simple, quel autre film depuis Alien peut se targuer d’avoir imaginé un extraterrestre aussi étrange, tout en conservant une silhouette aussi limpide ? Logique, il n’y avait qu’un seul décisionnaire, Denis Villeneuve. À l’heure où l’animation 3D rend possible l’impossible, il serait bon que les studios comprennent que ce n’est pas parce qu’on peut mettre six pattes, cinq tentacules et deux visages à une créature qu’il faut le faire !
Alain Bielik
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