S.F.X. N°178

Cet été, trois grandes sagas « historiques » ont fait un retour en force sur les écrans. Mad Max, Terminator, et Jurassic Park, auxquels il faudrait ajouter Les 4 Fantastiques. Le reboot d’une saga ancienne est un exercice périlleux. Pas évident de convaincre le jeune public de payer sa place pour voir des personnages associés… à ses parents. Il faut que le film donne l’impression d’être parfaitement ancré dans l’époque actuelle. Ces dernières années, Hollywood a multiplié les expériences de ce type. Normal, le risque est tel avec les projets au sujet inédit que les studios cherchent au maximum à capitaliser sur des noms, des marques, des labels, n’importe quoi du moment que c’est connu ! Ils comptent là-dessus pour fédérer un public de base qu’ils espèrent ensuite élargir par le marketing. D’un côté, il est désespérant de voir les studios réduits à recycler des franchises parfois oubliées. Mais de l’autre, on peut comprendre la frilosité des responsables : celui qui approuve le financement d’un blockbuster joue sa place ! Cela n’a pas toujours été le cas. Autrefois, les patrons des studios savaient que tous les films ne pouvaient pas marcher. Les échecs étaient acceptés, et on en tirait des leçons.  Aujourd’hui, si un gros budget ne fait pas au moins 60 millions de dollars pour son premier week-end, tout le monde crie à la catastrophe industrielle. Le droit légitime à l’échec n’existe plus. De fait, pour un Mad Max, un Jurassic World, un Man of Steel ou un Godzilla, combien d’échecs ou de déceptions : Terminator Genisys, Les 4 Fantastiques, Robocop, Poltergeist, Conan, Dracula Untold, Evil Dead, Jack Ryan, Lone Ranger, Les Griffes de la Nuit, etc. Cela n’empêche pas Hollywood de persévérer : SOS Fantômes, Alien 5, Conan, Gremlins ou encore La Momie  vont bientôt débarquer sur les écrans… Pas sûr que public les attende avec impatience. En revanche, s’il y a un reboot pour lequel personne ne se fait de souci, c’est bien le prochain Star Wars ! 

Alain Bielik