Passer aux informations sur le produit
S.F.X. N°226

S.F.X. N°226

€7,99
Taxes incluses.

Y aurait-il une forme de mépris, chez une partie de nos lecteurs, à l’égard des effets spéciaux français ? La question a été soulevée par un superviseur SFX français qui nous a rapporté sa conversation avec un technicien, lecteur de S.F.X. Celui-ci se plaignait de notre choix de mettre régulièrement en avant les effets spéciaux made in France. Son propos, en substance, était le suivant : “J’en ai rien à faire qu’on parle des effets spéciaux français. Je n’achète pas S.F.X pour ça. Moi, ce qui m’intéresse, ce sont les articles sur les studios américains.” Une position révélatrice, symptôme d’une certaine arrogance culturelle vis-à-vis du cinéma français. Qu’il nous soit donc permis d’y répondre.

Soyons honnêtes : il fut un temps où ce mépris trouvait un certain fondement. Dans les années 80, comparer les créations d’un Rick Baker ou d’un Stan Winston à celles de leurs homologues français revenait à constater un écart évident. Même constat chez ILM. La révolution des effets spéciaux, telle qu’Hollywood l’avait amorcée, n’avait pas encore gagné la France. Mais cette réalité appartient au passé. Depuis quarante ans, le cinéma français a profondément évolué. À l’arrivée de cinéastes ambitieux et audacieux — Jeunet, Kounen, Besson, Noé… — s’est ajoutée l’émergence d’une génération entière de maquilleurs SFX et de superviseurs VFX, formés à l’école de Rick Baker, Rob Bottin ou d’ILM. Résultat : le retard a été comblé, et ce biais culturel n’a plus lieu d’être.

Qui peut encore nier l’excellence technique de films comme Le Comte de Monte-Cristo, L’Homme qui rétrécit ou le Dracula de Luc Besson ? Décors, costumes, effets visuels, maquillages : ces productions n’ont rien à envier aux meilleures réussites américaines. Et comment ne pas se réjouir de voir Kazu Hiro, maquilleur phare s’il en est, saluer le talent des artistes français ? Par ailleurs, peut-on ignorer le fait qu’aux Oscars et aux BAFTA du meilleur maquillage, deux équipes sur cinq étaient françaises ? Et que c’est un Français qui a été couronné des deux côtés de l’Atlantique ? Enfin, quel pays Guillermo del Toro a-t-il choisi pour ouvrir son école de stop-motion ? Le nôtre ! Ces signes ne trompent pas : le cinéma français rivalise aujourd’hui avec les productions américaines, et cela devrait être une source de fierté pour tous les passionnés d’effets spéciaux. À S.F.X, rien ne nous a fait plus plaisir que de pouvoir mettre en lumière cette génération de techniciens aux côtés de noms aussi prestigieux que Legacy Effects, Neal Scanlan, DNEG ou Weta FX. Non par chauvinisme, mais parce quils évoluent désormais dans la même cour.

Les vocations nées dans nos pages se comptent aujourd’hui par dizaines. Grâce à nos articles, les plus jeunes de nos lecteurs constatent que la France évolue désormais au plus haut niveau – de quoi susciter bien des ambitions. Et si nous pouvons faire naître des vocations, nous aurons contribué, à notre modeste échelle, à façonner le cinéma français de demain. Une perspective infiniment plus réjouissante que n’importe quel article consacré aux ténors américains du métier.

ALAIN BIELIK

Livraison & Retours

Nous nous efforçons de traiter et d’expédier toutes les commandes dans les meilleurs délais, en travaillant avec rigueur pour que vos articles vous parviennent le plus rapidement possible. Besoin de faire un retour ? Il vous suffit de nous le signaler. Les frais de retour sont à la charge du client, sauf erreur de notre part. Le produit retourné doit être dans son état d’origine, non utilisé, et correctement emballé.

VOUS AIMEREZ AUSSI