S.F.X. N°211

30 ans ! Cela fait trente ans que S.F.X couvre la fantastique évolution des effets spéciaux ! Nous avons bien pensé fêter cet anniversaire avec le faste qui convient – la location du Stade de France a été évoquée – mais la pandémie nous a obligés à revoir nos ambitions à la baisse. Nous avons également étudié la possibilité de célébrer l’événement dans nos pages, mais tout rédactionnel de ce type aurait fait plus ou moins doublon avec notre historique numéro 200, lequel est encore dans (presque) toutes les mémoires. Et il aurait été dommage de retirer des pages à un contenu rédactionnel aussi riche que celui de ce numéro pour une autocélébration sans vraie plus-value pour le lecteur.

Le premier numéro était sorti en décembre 1991 – un autre siècle, un autre millénaire… Une époque qui marquait le crépuscule des effets miniatures et animatroniques, et l’aube de la révolution numérique. Tout cela semble tellement loin aujourd’hui et le spectateur moderne, blasé au possible, ne peut imaginer l’impact prodigieux d’un film comme Terminator 2, que nous avions couvert alors. Comment revivre de nos jours la sidération ressentie face à la scène du T-1000 traversant la grille…  Un plan charnière de l’histoire des effets spéciaux, un moment inoubliable dans une vie de cinéphile. Aujourd’hui, c’est le genre d’effet que l’on trouve dans n’importe quelle série TV et que le spectateur regarde d’un œil distrait tout en consultant son téléphone… Les pionniers d’hier (Cameron, Spielberg, Zemeckis) ont lancé une révolution qui a fini par bouleverser la manière dont on fait les films, et S.F.X aura été présent dès le début pour vous en donner les clés.

  Cet éditorial est donc l’occasion de vous saluer, vous, les lecteurs, sans qui cette merveilleuse aventure n’aurait pas été possible. Certains d’entre vous nous suivent depuis le premier numéro ! À ce degré de fidélité, ce n’est plus du dévouement, c’est un sacerdoce ! À l’époque, vous étiez adolescent ou jeune adulte, et aujourd’hui, vous êtes probablement père de famille, avec la perspective de la retraite qui se précise… Ce sont ainsi des dizaines d’années que nous avons passées ensemble, un peu comme si nous faisions partie d’une grande famille. Pour cette fidélité exemplaire des « anciens », pour la passion rafraîchissante des plus jeunes, vous avez mérité notre plus grande gratitude. Le magazine vous doit tout ! Dans un film américain, ce serait le moment d’intégrer la scène cliché où le héros fait son grand discours, avec paroles vibrantes d’émotion et musique grandiloquente… Nous nous contenterons de dire : “Merci à tous… et rendez-vous pour les 40 ans !”

Alain Bielik