
S.F.X. N°187
Les innovations techniques seraient-elles l’un des moteurs du cinéma ? Ces dernières décennies, plusieurs inventions ont été le déclencheur de différentes vagues de films. Avec la mise au point du motion control pour La Guerre des Etoiles, le cinéma de SF a littéralement explosé pour devenir un genre majeur. Quatre ans plus tard, l’avènement des effets de créatures modernes (Le Loup-Garou de Londres) a donné naissance à l’âge d’or des « films de monstres ». Celui-ci a duré jusqu’en 1993 avec la sortie de Jurassic Park. Dès lors, ce sont les créatures numériques qui ont pris le relais, faisant du cinéma fantastique la locomotive du box office et donnant naissance aux films de superhéros modernes. À chaque fois, l’avènement d’une nouvelle technologie a permis la mise en chantier de films qui étaient tout simplement irréalisables jusqu’alors. Dans chaque cas, il a suffi d’un seul film pour ouvrir la voie.
Avec Rogue One, nous assistons probablement à l’une de ces périodes charnières. La création du clone de Peter Cushing marque une vraie rupture. Elle ouvre la porte à une nouvelle catégorie d’histoires, celles qui combinent passé, présent et futur, celles construites autour de flash-backs, celles où des personnages de films anciens apparaissent dans des films modernes, celles où des personnalités décédées participent à l’action. Autant de thèmes déjà traités à l’aide de maquillages, d’effets visuels ou de doublures, certes, mais qui seront totalement réinventés par la technologie du clone. Des films comme Le Parrain II, Forrest Gump, Aviator ou Looper pourraient être réalisés de tout autre façon désormais. Et pourquoi ne pas imaginer un Jackie interprété par Natalie Portman… avec le visage de la vraie Jackie Kennedy ? Les perspectives sont vertigineuses.
En même temps, cette innovation soulève de fascinantes questions éthiques. La légalité du processus n’est pas en cause, les studios obtenant les autorisations nécessaires. Mais est-ce bien moral d’exploiter commercialement l’image d’un comédien qui n’a plus son mot à dire ? Cas d’école : Audrey Hepburn recréée en 2014 pour une publicité. Un mythe du cinéma réduit à vendre du chocolat à la télévision ! Jamais l’actrice n’aurait accepté de son vivant, elle avait trop de classe pour cela. Pourtant, ça n’a pas dérangé ses enfants. Quand l’imagination des scénaristes va donner naissance à des situations encore plus inédites, qui posera les garde-fous ? Une nouvelle ère commence, et elle s’annonce passionnante.
Alain Bielik
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